Projet réalisé par Dylan Cote dans le cadre d'une résidence organisée par le fablab l'Établi, en collaboration avec le sculpteur sur bois Christophe Doucet.
Dans les cultures animistes, humains et non-humains (animaux, plantes, objets...) possèdent le même type d'intériorité : derrière chaque non-humain se cache un esprit humain. Seul l'extériorité physique opère une véritable rupture entre ces deux catégories.
Le masque est un objet rituel de représentation de non-humains, les animaux en sont un sujet typique. Il permet, lorsqu'il est porté, non seulement d'animer la représentation en question, mais également de rendre son caractère humain évident puisque le masque prend vie grâce à un corps et une gestuelle humaine formant un être hybride.
En s'inspirant des principes de cette conception du monde, les Opsiomasques cherchent à évoquer les intériorités humaines des animaux représentés par les sculptures sur bois de Christophe Doucet. Une quinzaine d'entre-elles a été scannée en 3D puis humanisée de manières plus ou moins importante. Quelques-unes ont vu leur corps se mettre en mouvement, d'autres ont obtenues des expressions faciales tandis que certaines ont été dotées d'un ersatz de corps humain. Ces créatures hybrides habitent en communauté dans un univers sylvestre fantasmagorique composé de fragments de scan 3D.
Le spectateur est invité à visiter ce microcosme grâce à un dispositif de réalité virtuelle intégré à un masque en bois. Ainsi, en naviguant physiquement dans cet univers numérique (tourner la tête, mouvoir son corps...), il donne vie (et humanité) à la créature représentée par le masque qu'il porte.